mercredi 25 février 2009

Appelez la sécurité !

J'ai la nette impression, bien qu'aucun calendrier ne le mentionne, que la journée mondiale de la sécurité informatique avait lieu aujourd'hui.
Jugez plutôt :

- Dans mon mail, ce matin, pas moins de trois envois d'un certain "Spam manager".
Imaginez une seconde une carte de visite professionnelle avec ce titre …
Le contenu des messages m'indique à chaque fois qu'un "junk mail" (littéralement courrier camelote) est "retenu pendant 14 jours" dans un lieu mystérieux dont je suis invité à "copier et coller l'adresse dans mon navigateur".
"Spam manager" ne serait-il pas en fait le nom de code de Mr Eric Besson, récent ministre de l'immigration (et donc des centres de rétention) ?

- Un autre mail émane de "Security System" et "m'avertit que quelqu'un m'a envoyé un virus potentiel".
Diantre ! Faut-il se rendre dans un hôpital virtuel pour guerir d'un "virus potentiel" ?
En fait, d'après le "corps du message", le corps du délit serait qu'une certaine "Steffi" domiciliée dans une "banque texane" voulait "me montrer quelque chose".
Les "exigences de sécurité" me font quand même nourrir quelques regrets ...

- Peu de temps après, un programme de Bill Gates me gratifie d'une pancarte menaçante : mon document "contient des macros qui peuvent contenir des virus" et "qu'il est généralement prudent de les désactiver".
Avant de cliquer avec un peu d'angoisse sur "activer les macros", je me mets fugacement à imaginer le / la HR manager (directeur / trice des Ressources Humaines) avec une banderole proclamant «ce service contient des maquereaux qu'il est prudent de désactiver car ils nuisent gravement à la politique de diversité et d'égalité des genres». [*]

- Enfin, un autre programme gatesien se prend pour Choderlos de Laclos.
Il me prie de "noter que les liaisons […] peuvent effectuer des opérations préjudiciables" "sans mon autorisation".
Cette fois, c'en est trop ! Je rends les armes et décide de tourner le dos à ces liaisons dangereuses en éteignant mon ordinateur et, pourquoi pas, en restant monogame …

Brèviquement votre …

Références :
- [*] La "diversité" et "l'égalité des genres" ont été aussi la cible de la chronique «contrepèteries professionnellement correctes» et les "RH" du chapitre «la clef à molette» du livre Brèves de Couloir (Collection Mots & Cie - Editions Mango - 2007).
- http://www.wordreference.com/

- http://www.lexilogos.com
- http://fr.wikipedia.org/wiki/Bill_Gates
- http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Choderlos_de_Laclos


Breves de Couloir, chroniques sur la langue et le jargon des entreprises et des managers, humour semantique, des breves de comptoir du langage du business ...

dimanche 22 février 2009

Contrepèteries professionnellement correctes

Beaucoup d'entreprises sont désormais dotées de "politiques de diversité et "d'égalité des genres".
Bizarrement, ces actions, louables dans leurs principes, commencent par dépouiller le langage de toute connotation sexuée et même sexuelle. [*]
Ainsi le mot sexe, remplacé par "genre", est désormais tabou et les gauloiseries ne sont plus au menu de tout discours un tant soit peu officiel ou managérial.

Fort heureusement, dans ce tourbillon d'aseptisation, les contrepèteries subsistent.
Elles revêtent désormais un caractère exclusivement professionnel, palliant ainsi à l'interdiction de facto de la grivoiserie.
Jugeons sur pièces avec trois exemples, bien entendu authentiques :

- Dans une société informatique, le chef de service d'un programmeur surchargé propose de "délester le test", tandis que, dans un chantier naval, les ouvriers qui fabriquent les quilles en arrivent à «détester le lest».

- Un électricien chevronné explique à un jeune collègue inexpérimenté "pas de dérivation en vert-jaune" (les câbles électriques verts et jaunes sont exclusivement réservés à la "terre") alors que le responsable marketing d'un constructeur aéronautique exprime un regret «pas de série d'avions en Norvège».

- Le même électricien dépité par le câblage catastrophique d'une installation soupire "mais … le neutre est phase !" pendant que son manager désemparé en salle de réunion soupire devant le paper board "mais … le feutre est naze !".

Vèbriquement trove …

Références :
- [*] Pour en savoir plus sur le sexe en entreprise (ou plus exactement dans le langage des entreprises) se reporter au chapitre «l'outil planqué au fond de la caisse» du livre Brèves de Couloir (Collection Mots & Cie - Editions Mango - 2007).
- Les deux dernières contrepèteries ont été détectées par M. D. O.
- Petit rappel : dans l'ensemble du blog Nouvelles Brèves de Couloir, les guillemets " " indiquent des citations authentiques de langue d'entreprise alors que les guillemets « » marquent des expressions d'autres provenances ou apocryphes.


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vendredi 20 février 2009

Flot de travail

En me documentant pour une récente chronique sur le "template", j'ai lu avec intérêt l'article de Wikipedia sur les "procédures d'entreprise". En parcourant ses références, j'ai découvert des petits bijoux sémantiques qu'Eugène Ionesco, Alfred Jarry ou Monsieur de la Palice n'auraient pas reniés.

Mon attention a été initialement attirée par une magnifique définition conglobante [*] : "une procédure d’entreprise est une procédure qui systématise l’organisation et la politique d’une entreprise dans le but d’atteindre certains des objectifs de cette entreprise".

Ce chef d'œuvre linguistique est le fruit des travaux de la "WfMC". Derrière ce sigle mystérieux se cache la "Workflow Management Coalition", littéralement coalition pour l'administration du flux de travaux.
D'après son site web, il s'agit d'une "organisation globale d'adeptes, de développeurs, de conseillers, d'analystes aussi bien que de groupes d'universitaires ou de chercheurs" qui se vante d'être la "seule organisation de normalisation qui se concentre purement sur la procédure".

La traduction française du glossaire de cette quasi-secte est très instructive [**]. On y apprend pêle-mêle :

- L'existence jusque là ignorée de "gestionnaires de corbeille" qui ne sont pas de nouveaux avatars du mythique technicien de surface mais "des programmes chargés d'aller chercher […] les bons de travail".

- "Qu'une sous-procédure est une procédure qui fait partie d’une procédure plus générale".

- Qu'un "workflow" est "un outil qui définit, gère et exécute des procédures en exécutant des programmes dont l’ordre d’exécution est pré défini dans une représentation informatique de la logique de ces procédures".

- "Qu'un acteur de workflow" est parfois "un être humain qui exécute une activité" (et non pas un comédien d'un improbable théâtre exotique).

J'arrête là l'énumération afin de sauvegarder votre stock d'aspirine, d'autant plus que, pour reprendre l'expression d'un de mes collègues, "si tu écris trop de procédures, demain tu trouveras qu'être pro c'est dur !" [*]

Brèviquement votre …

P.S. : Très peu de dictionnaires en ligne offrant une traduction française de "workflow", je vous propose le littéral flot de travail et le très approximatif débit de travail.
Je ne sais pas très bien pourquoi mais entre les "workflows" et les débits de boissons chers aux Brèves de Comptoir de J.M. Gourio, mon cœur ne balance pas …

Références :
- [*] Pour en savoir plus sur les procédures se reporter au chapitre «le bloc-note à spirale» du livre Brèves de Couloir (Collection Mots & Cie - Editions Mango - 2007). Les conglobations et les sigles sont abordés respectivement aux chapitres «bonnes figures» et «siglomania».
- [**] La traduction en français du glossaire de la WfMC a été réalisée par Deborah Jouin et François Olléon. Elle est référencée dans l'article de Wikipedia sur les procédures d'entreprise et est archivée par Wikiwix.
- Les autres traductions ont été réalisée avec malice et l'aide précieuse du grand dictionnaire terminologique de l'office québécois de la langue française.
- Chronique «qui c'est le patron ?» du blog Nouvelles Brèves de Couloir.


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jeudi 19 février 2009

Cogner sur la clientèle ?

Lu récemment sur un site web d'informations financières à propos d'un "grand groupe du CAC 40" : "l'entreprise va être en mesure de maintenir sa profitabilité et sa génération de cash [...] du fait de sa capacité à transférer ses coups opérationnels supérieurs sur ses clients".

La découverte de cette dépêche m'a littéralement frappé de stupeur. Si je savais que "la crise d'une ampleur inégalée" conduit beaucoup de sociétés à une "révision drastique de leur stratégie", je n'imaginais pas que certaines, telles des succursales de la camorra, envoient leurs "opérateurs" assaisonner de gnons leurs clients afin de redonner de la vigueur à des carnets de commandes trop rabougris ou trop bon marché.

Heureusement, la consultation de l'incontournable Trésor de la Langue Française Informatisé a réussi à me tranquiliser : l'auteur de l'entrefilet s'est très probablement pris les pieds dans le tapis de l'homonymie.
Le journaliste a confondu deux mots aux mêmes consonnances :
- coup : ce synonyme de horion, marron ou mornifle provient du latin colaphus dont il a conservé le P, lui même dérivant du grec κόλαϕοσ signifiant soufflet.
- coût : cet analogue de l'anglais cost possède lui aussi une origine latine coustare qui veut dire se tenir ferme, fixé (en passant, on remarquera que le "coût variable" cher aux "gestionnaires" est une horreur étymologique).

Que les internautes soucieux d'éthique des affaires ou d'ordre public soient donc rassurés : par les temps qui courent, le entreprises et leur personnel dépensent beaucoup plus d'énergie à tordre les coûts que les cous !

Brèviquement votre ...

Références :
- Trésor de la Langue Française Informatisé
- http://www.lexilogos.com


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mercredi 18 février 2009

Qui c'est le patron ?

C'est un fait désormais bien établi, les procédures sont devenues aussi indispensables au bon fonctionnement des entreprises que l'oxygène à celui de leurs salariés.
Toutefois, le "template", leur composant principal, demeure injustement méconnu du grand public [*].

Pourtant, les trois échantillons ci-dessous suffisent pour se persuader de l'importance du "template" :

- "Le template du livrable est associé à la tache".
(extrait d'un "manuel qualité) [noter le manque d'accent à tâche]

- "Ne pas toucher au template, toute autre opération endommagerait la scorecard".
(instruction comminatoire accompagnant un tableau de suivi de performances)

- "Ce template pourra évoluer afin de distinguer les questions vert / orange / rouge".
(autre instruction du même type, probablement à destination des daltoniens) [noter l'accord plutôt anglo-saxon des adjectifs de couleur]

D'après les meilleurs dictionnaires en ligne, la traduction en français de "template" est patron, ce qui suscite une question angoissante : ces tableaux vides et autres formulaires ne seraient-ils pas devenus les véritables managers des entreprises ?

Heureusement, l'étymologie permet de se rassurer.
"Template" est le fruit d'un aller-retour linguistique entre Louis Renault et Henry Ford. Ce mot découle, en effet, du vieux français templet, terme du jargon des tisserands désignant la pièce de bois qui leur servait de mesure lorsqu'ils mettaient en place le motif d'un tissu.
Le "template" est donc un simple modèle, voire un gabarit, censé rendre une procédure "répétable".

Point de managers, et peut être même de management, cachés derrière ces omniprésentes et insipides matrices !

Brèviquement votre …

Références :
- [*] Pour en savoir plus sur les procédures d'entreprise se reporter au chapitre «le bloc-note à spirale» du livre Brèves de Couloir (Mots & Cie - Editions Mango - 2007). Les managers et le management sont abordés au chapitre «le couteau suisse».
- Le thème de cette chronique m'a été suggéré par D. B.
- http://www.lexilogos.com/
- http://www.etymonline.com/

- http://fr.wiktionary.org/
- http://dictionnaire.reverso.net/
- http://www.collinslanguage.com/
- http://fr.bab.la/
- http://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_Renault_(industriel)
- http://fr.wikipedia.org/wiki/Henry_Ford


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samedi 14 février 2009

Petits messages et grande littérature

Qui d'entre nous n'est pas, plusieurs fois par jour, lassé ou exaspéré par l'inanité et l'absurdité des messages délivrés par son ordinateur ?
Loin d'être une source d'énervement, grâce aux Nouvelles Brèves de Couloir, ces mots (maux ?) informatiques peuvent devenir très facilement des "vecteurs d'apaisement" en imaginant ce que les grands auteurs du passé auraient rétorqué : [*]

- À l'interrogation "voulez-vous envoyer, enregistrer ou ignorer les modifications apportées ?",
Blaise Pascal répondrait «la sagesse nous envoie à l'enfance», alors que Federico Garcia Lorca indiquerait que «le théâtre est le baromètre qui enregistre» et que Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais s'exclamerait «feindre d'ignorer ce qu'on sait, de savoir tout ce que l'on ignore ... voilà toute la politique».

- Confrontés à l'oxymore "choisissez annuler pour continuer",
Marcel Proust dirait "qu'un même fait porte des rameaux opposites et le malheur qu'il engendre annule le bonheur qu'il avait causé" et Saint Augustin proclamerait philosophe "le bonheur, c'est de continuer à désirer ce qu'on possède".

- Suite à "l'alerte" "vous êtes sur le point de supprimer des documents de cette vue",
Victor Hugo tonnerait que "le défaut supprime la perfection, et l'excès ne supprime pas la grandeur" pendant que Stendhal rappellerait que "la vue d'une belle mer est consolante".

Brèviquement votre ...

Références :
- [*] Pour en savoir plus sur les oxymores et leur utilisation en entreprise se reporter au chapitre «bonnes figures» du livre Brèves de Couloir (Mots & Cie - Editions Mango - 2007). Le procédé consistant à confronter messages informatiques et citations d'écrivains a été inauguré dans le chapitre «la calculette de poche».
- http://evene.fr/
- http://cat.inist.fr/?aModele=afficheN&cpsidt=17004303


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vendredi 13 février 2009

Langage total

La société Total, "quatrième groupe pétrolier et gazier mondial et acteur majeur dans la chimie", a dévoilé jeudi 12 février 2009 un "résultat net […] à un plus haut historique".

Faisant fi des controverses économiques et politiques suscitées par cette annonce, les Nouvelles Brèves de Couloir ont voulu, en décortiquant l'intervention du directeur général Christophe de Margerie devant les analystes financiers, vérifier si les performances financières et langagières de cette entreprise étaient "en ligne" .

Les quelques échantillons hors contexte présentés ci-dessous mettent en évidence un bilan sémantique de haute tenue, une diversification dans le bois au-delà des hydrocarbures et, quoi de plus normal pour un pétrolier, un langage raffiné :
- Programmatique : "très clairement je vous souhaite la bienvenue sur nos résultats […] et je terminerai par la fin".
- Géographique : "on ne sait pas très bien où la Chine va" […], "le monde virtuel en a pris un bon coup".
- Euphémique : "le quatrième trimestre commence à fléchir compte tenu des nouveaux paramètres d'environnement".
- Technocratique : "un gearing solide en forte baisse "[…], "cela viendra se rajouter avec un socle nettement plus bas".
- Conglobant : "la baisse de prix va abaisser nos breakeven" [*].
- Décalé : "cela vient stopper la volatilité débordante".
- Insolite : "le fait de gagner de l'argent peut paraitre être une curiosité".
- Citoyen : "la responsabilité perdure ou s'améliore".
- Optimiste : "bref la vie continue …".

Totalement votre ...

N.B. : d'après les meilleurs dictionnaires anglais-francais du web "gearing" signifie engrenage ou embrayage et "breakeven" équilibre énergétique ou seuil de rentabilité.


Références :
- [*] Pour en savoir plus sur les conglobations et leur utilisation en entreprise se reporter au chapitre «bonnes figures» du livre Brèves de Couloir (Collection Mots & Cie - Editions Mango - 2007)
- http://www.total.com/
- http://dictionary.cambridge.org/
- http://fr.bab.la/
- Grand Dictionnaire Terminologique Québécois
- http://www.lexilogos.com/


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vendredi 6 février 2009

Néologismes

"L'innovation est la clef pour la sortie de crise". Cette mâle antienne, entonnée par les experts et communiquants de tout poil, a désormais la force d'une évidence et pousse les entreprises et leurs employés à effectuer de nombreux changements, parfois à marches forcées.

Toutefois, entrepreneurs et salariés pratiquent de longue date une innovation injustement méconnue : le néologisme !

Jugeons plutôt sur pièces avec trois exemples récents glanés au gré de mon activité professionnelle :

- "Le thème principal du séminaire était centré sur la clientologie, la science de l’écoute du client"
(Compte rendu d'une réunion de "qualiticiens", la version anglaise du même document employait le vocable "customerology")

- "J'ai effectué une splitation de la base"
(Cet "administrateur de données" souhaitait indiquer à des collègues mécontents qu'il avait fractionné certains fichiers afin de rendre leur accès plus rapide)

- "J'ai vaguifié"
(Ce chef de projet, probablement sujet au vague à l'âme, voulait expliquer qu'il avait organisé les évolutions techniques d'une ligne de produit en "vagues", traduction très directe de l'anglais "waves")

Brèviquement votre ... (autre néologisme !)

Références :
- L'Usine Nouvelle


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mercredi 4 février 2009

Langage de crise ou crise du langage ?

Naguère les habitants des démocraties populaires qualifiaient de langue de bois les discours convenus des gérontes communistes qui les dirigeaient.
La langue de bois est, d'après Wikipédia, «une forme d'expression qui vise à dissimuler une incompétence ou une réticence à aborder un sujet en proclamant des banalités abstraites ou pompeuses».

En ces temps de "crise financière et économique", les communiquants des banques et assurances se sont arrogé le titre de champion des ébénistes du langage, reléguant à l'arrière plan politiques et entraineurs de football.
Qu'on en juge par le pot pourri ci-dessous rédigé en regroupant des citations authentiques extraites de communications officielles "d'établissements de la place" du second semestre 2008 :

"Une banque technologique" qui "résiste dans un environnement dégradé"

"Examinant la situation à l'issue du troisième trimestre 2008, le Conseil d'Administration a constaté" "un chiffre d’affaires total en baisse" et "s'est félicité du niveau de solvabilité du Groupe qui lui permet de poursuivre sa stratégie en dépit d'un environnement difficile" "en ligne avec les tendances observées au premier semestre".

"Nous sommes bien préparés à affronter une nouvelle détérioration de l’environnement économique mondial a déclaré Mr X, président du Directoire". "Nous renouvelons notre confiance dans la capacité du Groupe à traverser la crise financière actuelle en s’appuyant sur sa forte rentabilité opérationnelle et sa faculté à générer des cash-flows positifs".

Malgré "des résultats impactés par le renchérissement du coût des ressources", "le Groupe affiche un ratio de solvabilité qui le situe au premier rang des banques de la place".
"Persuadé d'appartenir" à "une industrie structurellement en croissance sur le long terme", "le Groupe a étendu son dispositif paneuropéen" "en poursuivant avec succès son développement" afin de "sortir renforcé de la crise actuelle et en meilleure position sur ses marchés". Il est "plus que jamais" "le fournisseur de référence de solutions d’épargne" et "un gestionnaire d’actifs multi-expertises proposant une offre de gestion performante adaptée aux besoins des clients particuliers et institutionnels".

Enfin, Mr X "renouvelle son attachement" aux "valeurs de responsabilité, de solidarité et d’engagement social qui sont pour le Groupe aussi stratégiques que la qualité de ses services".

Le plan de relance du langage n'est pas pour demain !
Brèviquement votre ...

Références :
- http://www.axa.com/
- http://www.bnpparibas.com/
- http://www.credit-agricole.com/
- http://www.creditmutuel.fr/

- http://www.socgen.com/
- http://fr.wikipedia.org/wiki/Langue_de_bois


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Notice d'utilisation (sorry "User manual")

Ces Nouvelles Brèves de Couloir reprennent les "features" du livre Brèves de Couloir de René Lenoir publié dans la collection Mots & Cie aux Editions Mango en 2007.

A l'instar des Brèves de Comptoir de Jean-Marie Gourio, des citations de langage d'entreprise sont le prétexte à des chroniques décortiquant le jargon de "l'univers corporate".

Ce vagabondage dans les patois du business révèle un humour, un vocabulaire et des tournures littéraires insoupçonnés et met en valeur le côté humain, trop souvent caché, du "monde de l'entreprise".

Toutes les expressions entre guillemets " " sont des échantillons authentiques de langage professionnel recueillis par l'auteur.
Les guillemets « » indiquent des expressions soit d'autres provenances, soit traduites, voire parfois même apocryphes.
La mise en italique souligne l'interpénétration des langues étrangères ou anciennes dans le français du management.

Breves de Couloir de René Lenoir, chroniques et betisier sur le langage et les jargons des entreprises et du management, humeurs et humour semantiques et linguistiques, de nouvelles breves de comptoir de la langue du travail ...

Curriculum Vitae de René Lenoir (sorry "Resumé")

René Lenoir, l'auteur de Brèves de couloir, "déploie son activité professionnelle" depuis plus de 20 ans "immergé dans le terrain" d'un "leader mondial qui déploie une offre globale".

Son "career plan" l'a conduit à "occuper des positions" variées : "ing.", "resp. ST", "product manager", "project manager" …

Ainsi dans un "environnement challengeant" et, avec comme "priorité absolue de satisfaire nos clients", il a participé au développement de nombreux "produits et services adaptés à vos exigences".

Pour proposer de Nouvelles Brèves de Couloir ou échanger avec René Lenoir, rendez-vous au sur la page contacts du site brevesdecouloir.fr.

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Les autorisations au-delà du champ de cette licence peuvent être obtenues en contactant l'auteur via http://brevesdecouloir.fr/breves_couloir-contact.htm.

L'âne des Nouvelles Brèves de Couloir est une création originale de Claire Corteel.

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